Les bernaches du Canada

Entrevaux - cité médiévale

Quand nous ne montons pas un col, ni ne le descendons. Quand nous ne sommes pas sur du plat, ni sur un faux plat ascendant. Disons donc lorsque nous sommes sur un faux plat descendant assez pentu, nous pouvons adopter le comportement migratoire des bernaches du Canada. J’ai remarqué qu’une descente de vallée est l’endroit idéal pour notre migration à nous.

Aujourd’hui, nous avons eu les conditions idéales pour nous exprimer. Une belle vallée descendante d’une trentaine de kilomètres. On engage les grandes vitesses et prenons notre formation. Elle n’est pas en V comme les bernaches ni en peloton, mais une belle ligne droite. À chaque deux kilomètres environ, le premier de tête laisse sa place et passe en quatrième position. Le second prend la tête, attend que tous soient remis en position et ouvre la machine pour tirer les autres. Chargés comme des mulets, nous sommes un véritable train routier qui descend la vallée vers le prochain village. Notre vitesse de croisière se maintient aux alentours de 30 à 34 km/h. La locomotive de tête force pour tirer les autres membres de la colonie qui suivent en arrière.

Nous avons ainsi la force du groupe et, dans ce genre de descente, nous avons même réussi un dépassement par la gauche d’un cycliste léger qui nous double facilement dans les montées. Voir la face de ce cycliste se faire dépasser par notre huit roues valait son pesant d’or. Dans son abnégation, il a même profité de notre énergie pour se reposer à l’abri du vent avant de nous doubler allègrement, sûrement poussé par son orgueil.

Une heure de bonheur dans la vie du cycliste lourd. Dans ce genre de situation, lorsque nous passons dans un tunnel, c’est plus fort que moi, je me dois de cacarder un bon coup.

Vauban - architecte de plusieurs place forte